mercredi 11 octobre 2017

Tutoriel 19: L’induction des petits papillons

Cette induction rentre dans la catégorie des inductions instantanées. De l'ordre de quelques secondes, tout au plus. Pendant que l’on s’empare d’un des deux bras de notre volontaire en s’assurant qu’il est bien détendu, on va agiter devant ses yeux l’autre main en faisant des mouvements en forme de « T » jusqu’à tirer légèrement sur le bras en disant « dors ».

Cette induction instantanée peut être utilisée directement après les tests de suggestibilité ou en réinduction.

Prenez avec votre main gauche le bras droit de la personne, et insistez lourdement pour que ce bras devienne complètement mou. Pour sentir que la personne commence à se relâcher, vous pouvez bouger légèrement le bras en demandant à la personne de le relâcher complètement. Il faut qu’elle abandonne littéralement son bras, et le laisse valser de droite à gauche au grès de vos mouvements.

Parallèlement (c'est à dire en continuant de bouger légèrement ce bras), il faut placer l’autre main à une vingtaine de centimètres du visage de la personne, et lui demander de suivre ces doigts avec les yeux ET avec la tête. Il faut ensuite faire des petits mouvements avec cette main, horizontalement puis verticalement, et bouger aléatoirement les doigts de haut en bas, comme des petites ailes de papillons.

Pendant ce laps de temps, on va répéter en boucle l’expression « suis mes doigts », très rapidement. Pour finir, après quelques secondes, on tire légèrement (j'insiste sur le mot légèrement) avec notre bras gauche en donnant l'ordre de partir en transe. Que ce soit avec le mot clé « dors » ou un autre.

Il est intéressant aussi de diriger la personne vers une position de transe plus confortable. Pour cela, on utilise les doigts papillons, en les orientant vers le bas au moment de dire le mot clé « dors ». Ainsi, la personne aura ce mouvement de la tête qui tombe vers l'avant, l'aidant à se relâcher complètement.

Cette induction utilise une rupture de pattern, un peu comme l’induction poignée de mains. On casse un mouvement qui était en train de devenir automatique, afin que la suggestion passe encore mieux. On peut aussi claquer des doigts par exemple lorsque l'on prononce le mot dors pour renforcer cet effet.

Juste avant le dénouement, on sent la personne partir petit à petit. Son regard devient presque vitreux, et toute son attention est portée sur les doigts qu'elle essaye de suivre. C'est un état de haute suggestibilité, et l'inconscient peut difficilement refuser la prochaine suggestion, celle qui annonce l'entrée dans un merveilleux état hypnotique.

Saturation des sens  

Même si la technique n'est pas le plus important, la comprendre est un atout pour gagner en confiance. Si vous êtes persuadé que votre technique est infaillible, alors elle le sera. Et pour mettre toutes les chances de votre côté avec une induction instantanée, il faut saturer un maximum de sens, simultanément.

Saturation visuelle : il suffit que vous mettiez votre main devant vos yeux, que vous la fassiez bouger de droite à gauche en la suivant avec les yeux et avec la tête, et vous vous rendrez rapidement compte que toute la vision périphérique va devenir complètement floue.

Saturation kinesthésique : on demande à ce que le bras gauche devienne tout mou. Puis on le bouge de façon répétitive et en continu, jusqu'à légèrement tirer dessus pour induire l'état de transe.

Saturation auditive : on répète sans arrêt les mots « suis mes doigts » pendant l'induction.

Rupture de pattern : la saturation se transforme alors en confusion, voire en choc, lorsque l’on tire sur le bras. Il s’agit d’un choc psychique, et non physique. Le but est de surprendre, pas de faire mal.

On respecte donc parfaitement le schéma de l’induction instantanée que j’expliquais plus haut.

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